Depuis un certain nombre d’années, de nombreux travaux scientifiques alertent sur la fin de la civilisation industrielle, qui à défaut d’adopter un nouveau système économique et social, risque de s’effondrer comme d’autres avant elle. Des menaces d’origines naturelles viennent conforter ce scénario hypothétique d’une « fin du monde » prochaine. A la racine de ces hypothèses, le creusage des inégalités de richesses, la surexploitation des ressources naturelles et d’autres facteurs socio-économiques aux conséquences désastreuses pour l’avenir de l’espèce humaine.
Les leçons de l’histoire
De nombreuses études historiques actualisées montrent que même des civilisations complexes peuvent connaître l’effondrement. Elles jettent ainsi un regard sur nos civilisations modernes qui, malgré leur puissance et leur créativité, ne sont pas moins susceptibles de disparaître comme celles des Mésopotamiens ou encore des Mayas.
Pour mieux appréhender les risques actuels, les scientifiques ont évalué les éléments pouvant conduire à l’effondrement de civilisations complexes et avancées. Des facteurs comme la démographie, l’énergie, le climat, l’eau et l’agriculture, mais aussi des sujets de société contemporains s’avèrent des plus importants pour assurer la stabilité d’une civilisation. Le risque d’effondrement n’est donc jamais loin lorsque ces paramètres convergent pour produire deux fonctions sociales essentielles à savoir :
- « la raréfaction des ressources en raison de la pression exercée sur la capacité de charge écologique » ;
- « la stratification économique de la société en élites (riches) et la masse (pauvres) ».
Les mêmes études notent que le processus d’effondrement observé du moins dans « les cinq mille dernières années » des civilisations est en partie imputable à ces deux précédents phénomènes. Or, de toute évidence, notre civilisation industrielle semble tomber dans les mêmes travers. L’écart entre les riches et les pauvres se creuse à l’intérieur des frontières nationales, et même au niveau supranational avec une mondialisation poussée à l’extrême qui enrichit les pays développés au détriment des pays en développement.
La fin de la civilisation industrielle : des scénarios inquiétants
D’après différentes modélisations mathématiques réalisées par le professeur Safa Motesharrei (enseignant et chercheur à l’université de Maryland) et ses collègues, le monde actuel présente des caractéristiques plus ou moins identiques à celles d’une civilisation à bout de souffle et au bord de l’effondrement. Selon cette thèse, deux principaux scénarios d’effondrement sont envisageables. Dans le premier, c’est la surconsommation de la minorité qui sera fatale à l’espèce humaine. L’épuisement des ressources privera la masse du minimum pour survivre. Dans le second scénario, l’exploitation constante des ressources naturelles entrainera la masse dans l’abîme, ensuite suivront les élites.
Peu importe le scénario envisagé, la jouissance monopolistique des richesses par la minorité est un grave danger. Des solutions sont proposées aux gouvernements afin d’éviter le déclin : répartir de façon équitable les richesses et réduire la consommation des ressources tout en privilégiant celles qui sont renouvelables.
Une prédiction renforcée par la crise environnementale
Si ces perspectives semblent apocalyptiques, elles sont malheureusement étayées par d’autres études scientifiques. L’article des américains Erik M. Conway et Naomi Oreskes intitulé « The Collapse of Western Civilization: A view from the Future » et publié en 2013 dans le célèbre journal du MIT souligne des prospectives inquiétantes.
L’article questionne dans un premier temps la responsabilité des autorités gouvernementales dans l’effondrement, du fait de leur inaction face au réchauffement climatique. Il projette, dans le futur, les conséquences de cette lâcheté : raréfaction d’eau potable, vagues de chaleur inédites, exodes massifs, explosion des populations d’insectes et des épidémies, hausse du niveau de l’océan… Voilà les évènements qui conduiraient à l’effondrement de l’ordre social d’ici 2050, selon ledit article.